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Samedi 16 mai 6 16 /05 /Mai 19:06
If Winter Comes …. 2eme partie


Le lendemain, après une nuit mouvementée, je me retrouvais devant mon ordinateur, entrant dans un tableau des rangées de chiffres qui commençaient à danser devant mes yeux fatigués.
Je n’avais pas dormi de la nuit, et j’étais parti très tôt ce matin pour ne pas croiser ma femme. 

- Hey, Sven, t’as l’air mort ! Lança un collègue.
- Je suis juste fatigué, répondis-je, voulant couper court à la conversation.
- T’as des problèmes avec ta femme ?
- Pas spécialement …

Je ne supportais pas que l’on se mêle de mes affaires, et ce mêle-tout de collègue commençait déjà à me taper sur les nerfs.
Mon téléphone vibra dans ma poche, avec chance. Je décrochai en voyant le « numéro privé » s’afficher.

- Salut Sven, c’est Lawrence …

Mon cœur rata un battement, je restais sans voix.

- Allo ?
- Heu … bon… bonjour !
- Désolé si je t’ai dérangé, j’ai appelé chez toi et ta femme m’a donné ton numéro …
- Oh, okay …
- Bien dormi ?
- Bien sur, quelle question ! Mentis-je.
- Ah …
- Pourquoi tu m’appelais ? Demandais-je avec espoir.
- J’ai trouvé ça sympa de se revoir alors … alors on pourrait prendre un café ?

Je restai bloqué de nouveau devant la demande de mon ancien amant, me demandant ce que je devais en penser.

- Si tu veux …
- Super ! Tu finis à quelle heure le travail ?
- 15 heures …

Il sembla réfléchir un moment, puis me dicta l’adresse à laquelle je devais le retrouver. 

- Très bien … a tout à l’heure.
- Oui, salut beauté ! Lança t-il avant de raccrocher.

Ce petit surnom me réchauffa le cœur, même si ce n’était qu’une broutille et qu’il appelait souvent les gens ainsi. 

A peine quelques minutes passèrent et je trouvais déjà le temps horriblement long. Je ne rêvais que de le retrouver, de le serrer contre moi, de poser mes lèvres sur les siennes. 
Je revins sur Terre en me rendant compte que je me faisais probablement des idées, il m’avait revu hier par hasard, il voulait juste prendre de mes nouvelles. 

Les heures passèrent et j’avais l’impression d’avoir passé des jours et des jours à attendre l’heure de délivrance. 
Quand celle-ci vint enfin, je me dépêchai d’enfiler ma veste, puis de quitter mon bureau à grands pas. 
J’arrivais un quart d’heure plus tard au café qu’il m’avait indiqué. Il était assit à la terrasse, ses longs cheveux noirs étaient retenus négligemment par un élastique, sa langue humidifiait sa bouche pulpeuse par quelques coups sensuels, et un paire de grosses lunettes cachait en partie son délicieux visage.

- Lawrence … ?

Il leva sa tête vers moi, puis porta sa cigarette à sa bouche, dans un sourire.

- Comment vas-tu ?
- Très bien … et toi ?

Je ne me lassais pas d’admirer son torse fin, que je voyais en transparence, son t-shirt étant blanc. Il portait par-dessus un gilet ample, noir, qui ne cachait cependant pas ses bras qu’on devinait squelettiques.

- Bien sur, répondit-il dans un sourire.
- Tes cheveux ont poussé, dis-je au bout d’un long silence.
- Oui, je ne les coupe plus.
- Ca te va bien, murmurais-je.
- Merci, les tiens aussi …

Je touchais mes cheveux, en soupirant. Ils m’arrivaient aux épaules, et étaient d’un blond presque blanc. Et surtout, je les détestais. 

- Oui, aussi …

Il me scruta un moment, tout en portant régulièrement sa cigarette à sa bouche, que je désirais tellement. 

- Je n’arrive pas à croire que tu es marié …
- Moi non plus, à vrai dire …
- T’as eu peur de faire ton coming out ? Dit-il en se moquant.
- … Je …

Comment lui dire que je n’avais fréquenté aucuns hommes depuis lui, que mes yeux ne se posaient que sur lui, et sur personne d’autre, que mes pensées n’allaient que vers lui.

- J’ai rencontré Chloé, et …
- T’as eu envie de te ranger ? C’est pitoyable …
- …

Ses mots me blessèrent, je baissais la tête. Il mit son doigt fin sous mon menton, et releva ma tête. Je constatais qu’il avait rapproché son visage, il était tout près. Sans réfléchir, attiré comme un aimant, je posais mes lèvres sur les siennes, déposant un doux baiser sur sa bouche si tentante. Il se recula, je pris ce geste pour un refus, rougissant. Quel idiot j’avais été, penser qu’il aurait encore envie de moi, après tant d’années, c’était stupide.

C’est lorsqu’un sourire illumina son beau visage que je compris.

- … viens …

Je me levai, il mit sa main dans la mienne, puis nous marchâmes côte à côte dans un silence pensant et frustrant. 
Il s’arrêta au détour d’une ruelle, puis me tira vers une arche, qui s’ouvrait sur une cour intérieure, et sur un petit jardin. 
La pelouse était coupée irrégulièrement, et laissait apparaître des taupinières sur lesquelles je manquai de trébucher.
Il ouvrit la porte de ce qui semblait être un hall, puis monta les marches d’un escalier grinçant, en bois vieilli. 
Lawrence s’arrêta au troisième étage, puis déverrouilla la serrure. Il entra dans l’appartement, me tirant par le col. 
Une fois à l’intérieur, il m’embrassa à pleine bouche, enfonça sa langue profondément dans ma bouche, puis nous entamâmes un déshabillage mutuel. Dans la précipitation, nous tombâmes à la renverse, lui sur moi.
Je sentais son sexe dur contre le mien, ses yeux emplis de désir qui ne quittaient pas les miens.
Il déposa lentement ses lèvres sur les miennes, puis me regarda, avant de baisser mon sous vêtement et de s’empaler sur un membre, en se mordant la lèvre sous la douleur.
Les souvenirs d’il y a dix ans me revinrent en mémoire, cette sensation que j’aimais plus que tout, lui sur moi, moi en lui, tout simplement magique. Je m’agrippai à ses hanches fines, toujours autant surprit de la maigreur de son corps, puis m’enfonçai en Lawrence, lui arrachant de longs soupirs. Je fermai les yeux à mon tour, puis bougeai de plus en plus vite, au même rythme que lui. 
Ses soupirs se transformèrent en gémissements rauques, puis accéléra encore, presque en extase. 

- ahh … c’est … bon … ca fait si … longtemps … Murmura t-il, alors que je buttai contre sa prostate, le faisant se libérer sur mon ventre.

En sentant le liquide entre nos corps, je jouis à mon tour, puis serrait le corps de mon amant contre moi, déposant de légers baisers sur sa tête, son visage …

Nous fîmes l’amour toute l’après-midi, toute la nuit, savourant chaque instant de pure extase, de pur bonheur. J’avais passé les dix dernières années de ma vie à espérer revivre cet instant, j’étais aux anges.

Malheureusement le bonheur fût de courte durée … Ce mot sur l’oreiller … il avait de nouveau brisé mon cœur …


« Merci pour cette nuit, ne revient plus jamais ici. Lawrence. »

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