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Mardi 27 mai 2 27 /05 /Mai 18:09

Les quatre amis étaient maintenant dans la chambre de leur hôte, entassés sur le lit de celui-ci. Gaël, les jambes sur le ventre d’Emet et la tête sur les genoux d’Enéa, prit la parole :

 

-          Les gars …

-          Ouais ?

-          Raploufplouf est mort …

 

Les trois têtes se tournèrent vers le blond, qui avait les yeux dans le vide.

 

-          Quand ça ? Demanda Yan.

-          Je l’ai trouvé ce matin, je ne savais pas comment vous le dire …

 

Raploufplouf, c’était leur hamster. Ils l’avaient acheté tous ensemble, il y a de ça 3 ans.

 

-          Je suis triste … Murmura Yan.

-          Tu veux un câlin ? Demanda le blond.

-          Oui.

 

Gaël se souleva, puis dégagea ses jambes d’Emet, puis passa par-dessus celui-ci pour se retrouver sur les genoux de Yan, l’enlaçant de ses bras.

Emet regardait la scène, attendrit. Il se demandait quelles émotions passaient à travers Yan, en se moment. De la joie, de pouvoir serrer Gaël dans ses bras de cette façon ? Il entendit alors Enéa soupirer, puis reculer au fond du lit de façon à avoir le dos collé au mur.

 

 

« Il est jaloux, je pense »

« Tu crois ? »

« Oui »

 

Gaël se releva alors, puis vint prendre Enéa dans ses bras à son tour tout en lui murmurant quelques paroles à l’oreille.

 

-          Bon, je dois vous dire quelque chose. Commença Gaël.

-          Oui ?

-          Et bien … Voila, Enéa et moi, on est ensemble.

 

La nouvelle s’abattis tel un poignard dans le cœur de Yan. Des frissions parcoururent son corps, puis il finit par garder le regard dans le vide, se retenant de ne pas exploser en sanglots. Il fut prit d’un étrange mal au cœur, tandis qu’il se repassait en boucle la dernière phrase du blond.

Emet, de son côté, regardait nerveusement Yan, qui n’avait pas bougé, puis les deux hommes près de lui, Gaël entre les jambes de son amant.

 

« On a bien fait de venir, finalement ! »

« Arrête, Met, c’est pas le moment. »

 

-          Super, on est content pour vous ! Dit alors Emet, après quelques minutes de silence.

-          T’es sur ? On ne dirait pas, regarde la tête que fait Yan ! Si les gays vous dégoûtent, faut nous le dire !

-          Si, c’est vrai … Répondit Yan, en se forçant à sourire.

-          Yan, ça va ? Ca te fait un choc de nous savoir ensemble ? T’es tout pale !

-          Gaël, je … Je vais manger un petit truc, je crève de faim !

 

Yan se leva et s’empressa de sortir de la chambre. Emet fit de même, en suivant les pas de son ami qu’il devinait plus malheureux que jamais. Yan ne passa même pas par la cuisine et sortit dehors.

 

-          Yan ?

 

Le châtain retourna ses yeux larmoyants dans ceux d’Emet, qui le prit dans ses bras.

 

-          Chut, calme toi, Yan …

-          Emet … J’en peux … plus … Pourquoi j’aime … un mec … pareil !

 

Emet ne trouvait pas les mots pour réconforter Yan, qui pleurait toutes les larmes de son corps. Il l’emmena derrière, dans le jardin, puis l’assit sur le banc en dessous d’un arbre à l’épais feuillage.

 

-          Yan, je suis désolé.

-          Pas autant … que … moi.

 

Yan reniflait toujours, lorsqu’ils entendirent un bruit venant de l’allée devant la maison.

 

-          Oh non, murmura Yan, en essuyant ses larmes le plus vite qu’il put.

 

Le bruit ses rapprocha, puis ils n’entendirent plus qu’un bruit de pas dans l’herbe.

 

-          Emet, tu veux bien nous laisser … Dit Gaël.

-          Heu … oui.

 

Emet quitta alors ses amis, redoutant ce qui allait se passer. Il rentra dans la maison, et vit Enéa assit dans le canapé, fixant la télé pourtant éteinte.

 

-          Enéa ?

-          Je crois qu’on a fait une connerie.

-          Quoi ?

-          On vous disant qu’on sortait ensemble.

-          Je crois aussi.

-          Je savais que Yan était amoureux de Gaël.

-          Quoi ? Et tu lui as dit quand même ?

-          Oui.

-          Pourquoi ?

-          Parce que j’espérais qu’en lui disant, il arrêterait de se faire de faux espoirs et qu’il arrêterait de le regarder de loin, tout en s’imaginant le toucher alors qu’il n’y aura jamais rien, il se faisait du mal pour rien.

-          Et tu crois que tu as arrangé les choses ?

-          Il sait à quoi s’en tenir.

-          Vous ne pouviez pas y aller moins fort ? Tu es conscient du choc qu’il vient de subir ?

-          Oui, et ça m’attriste, mais je ne veux pas vivre caché.

 

Emet baissa la tête, déçu du comportement de son ami.

 

« Je pen… »

« Ne t’en mêle pas »

« Ok, calme toi ! »

 

Dans le jardin, quelques minutes plus tôt …

 

-          Heu … Je ne sais pas par quoi commencer …

-         

-          Excuse moi, Yan.

-         

-          Je ne m’étais jamais aperçu que tu … que tu avais une atti…

-          Que je t’aime, que je suis fou amoureux de toi ! N’ai pas peur de le dire.

-          J’ai été con, tu sais.

-          Oui.

-          Depuis quand tu … m’aimes ?

 

Yan eut un sourire triste, puis répondit.

 

-          Tu te souviens, quand on était petits ? A l’école, un garçon t’avait dit que le père noël n’existait pas. Tu étais venu me voir en pleurant et tu m’avais raconté. C’est à ce moment là que je suis tombé amoureux de toi.

 

Gaël eut un léger sursaut en se remémorant la scène. Alors depuis tout ce temps, Yan l’aimait ? Il souffrait de le voir avec un autre, mais il continuait à se taire, tout en faisant le bon copain.

 

-          Tu sais, si je ne t’ai rien dit durant toutes ces années, c’est parce que je pensais que c’était perdu d’avance. Quand tu m’as dit que tu étais bisexuel, j’ai eu de … l’espoir. J’ai pensé que peut-être, un jour tu me regarderais autrement que comme ton meilleur ami, ton pote à qui raconter les blagues totalement nulles qu’on t’avait raconté, que comme … le pote à qui on raconte ses premières histoires de cul.

-          Tu ne te résumes pas à ça, tu sais …

-          Tu te souviens de la dernière ou on a été seuls, tous les deux ?

-          Heu … Non, ça fait longtemps …

 

Yan fit un faible sourire, puis posa sa tête sur ses genoux. Il sentit une main glisser sur son dos, tentant vainement de le réconforter puis il se releva d’un coup, repoussant la main de Gaël.

 

-          Lâche-moi ! Cria t-il, pleurant.

-          Désolé …

-          La dernière fois qu’on a été seuls, tous les deux, c’était il y a 2 ans. On était sortit tous les deux, puis tu m’avais anéanti, encore une fois.

 

Gaël lança un regard interrogateur à Yan, qui lui répondit, d’une voix remuée de pleurs.

 

-          Tu m’avais invité à voir un match de rugby, et je … je déteste ça ! J’étais venu pour toi, parce que tu me l’avais demandé ! Et puis, je t’avais remercié et tu … avais répondu « Oh, Enéa a pas voulu venir ».

 

 Le blond se souvint alors de la fameuse soirée. Il était vrai qu’il avait prévu d’emmener Enéa, encore une fois, avec lui mais que ce dernier avait refusé. Il avait alors proposé à Yan de l’accompagner. Pas une seule fois il ne s’était posé la question sur le fait que Yan aime ou non le rugby. Il s’en voulu alors terriblement. Pendant toutes ces années, il avait fait souffrir son ami, en lui lançant des phrases pourtant anodines pour lui, en ne prêtant pas attention à se qu’il aimait ou non.

 

-          Gaël … j’aimerais que … tu ne m’adresse plus la parole.

 

Gaël tressaillit en entendant la demande de son ami. Cependant, il comprenait.

 

-          Si ça peut t’éviter de souffrir, je ferai tout ce que tu veux …

-          La seule chose qui pourrait m’éviter de souffrir, ce serait que tu tombe amoureux de moi, maintenant, mais je doute que se soit possible, alors je vais me contenter d’essayer de t’oublier, de passer plus de 5 minutes sans penser a toi et sans m’imaginer une relation entre nous que tu ne m’offrira jamais.

-         

-          Maintenant, sortez de chez moi.

-          Au revoir, Yan …

 

Yan regarda alors la silhouette de son ami traverser l’obscur jardin, pour finalement tomber à genoux au sol, le frappant de ses mains.

Quelques minutes plus tard, il fut rejoint par Emet, qui s’allongea sur l’herbe, près de lui et qui le prit dans ses bras.

Ils s’endormirent tous les deux enlacés au milieu du jardin, bercés par le doux sifflement du vent.

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