Plus tard, Emet arrivait chez Yan. Celui-ci lui ouvrit avec un grand sourire, puis l’embrassa sur la joue.
Ils entrèrent dans le salon, puis se posèrent sur le canapé.
- Emet ?
- Oui ?
- Tu as aimé, m’embrasser ?
- Je crois que c’était évident, dit-il, tout en désignant son entrejambe.
Yan sourit, puis passa sa main sur la nuque d’Emet.
- Moi aussi, j’ai aimé.
« Dis lui qu’il te lâche »
- Alors, comment tu vas t’y prendre pour draguer Gaël, ce soir ?
- Bonne question, je ne sais pas du tout. Faudra déjà qu’il se déscotche d’Enéa, pour arriver à quelque chose, répondit Yan, dépité.
Yan posa alors sa tête sur l’épaule de son ami, tout en fixant un point imaginaire sur le mur.
- Tu crois qu’un jour il pourra m’aimer ?
- Il t’aime déjà, tu sais !
« Vire lui sa tête de ton épaule, Emet ! »
- Ouais, il m’aime ! Mais pas comme moi je le voudrais.
- Je suis sur que si tu lui laisse un peu de temps, il arrivera à tomber amoureux !
- Tu crois qu’il en est capable ? De tomber amoureux, je veux dire.
- Bien sur, pourquoi il ne le serait pas ?
- Parce qu’il sort avec des gens uniquement pour le sexe ! Je me dis que si on sortait ensemble lui et moi, ce serait uniquement pour ça, aussi !
Emet soupira, il savait que son ami disait vrai. Gaël amoureux, c’était impossible.
Au bout de quelques minutes, la sonnerie de l’entrée résonna, Yan se leva pour aller ouvrir.
De l’autre côté de la porte, se tenait Enéa et Gaël qui riait.
- Oh, salut Yan !
- C’est nous !
- Entrez … Murmura le châtain, avant de leur laisser la place de passer.
Enéa entra le premier dans le salon, et vis Emet allongé sur le canapé.
- Bah alors, Emet ? La soirée ne fait que commencer, ne t’endors pas tout de suite !
Quelques heures plus tard, nos amis étaient dans le salon, assis par terre.
- Hey, on fait une bouteille ? Proposa Gaël.
- T’es un gamin, ma parole ! Dit Enéa.
- Et alors ?
- Ouais, moi j’veux bien !
- Moi aussi.
Gaël attrapa une bouteille de coca presque vide, l’ouvrit et la finit, puis la reboucha pour la mettre au centre des quatre amis.
- Bon Gaël, puisque c’est toi qui as eu cette brillante idée, commence ! Dit Enéa.
- Ok !
Gaël prit la bouteille et la fit tourner. Elle s’arrêta sur Enéa, Yan était déçu.
- Ah !
Gaël se mit à quatre pattes puis s’approcha d’Enéa qui souriait. Il posa ses lèvres sur les siennes, sans douceur mais avec une force incroyable, c’était un baiser torride. Emet regarda Yan qui lui regardait la scène avec douleur. Il savait que ce n’était qu’un jeu, mais avaient-il besoin de le lécher de cette façon ? Bien sur, ils ne savaient pas que Yan aimait Gaël, mais cela n’excuse pas tout …
Emet, voyant que son ami avait de plus en plus de mal à se retenir de se lever et de partir en claquant la porte, intervint :
- Heu, on est la, hein !
Enéa et Gaël se décollèrent enfin, puis le blond se mit à rire, tout en passant la bouteille à l’italien qui souriait encore.
Cette fois ci, la bouteille s’arrêta sur Yan. Enéa regarda le châtain, sans perdre son sourire. Il s’approcha de lui lentement, puis déposa ses lèvres sur les siennes, dans une infinie douceur. Yan se laissait faire, mais lança quelques regards vers Gaël qui n’en perdait pas une miette.
Enéa finit par se reculer, puis reprendre sa place.
- Quoi ? C’était quoi ce bisou de rien, là ! Même pas avec la langue !
- C’est rien, ça me va très bien !
- Bon, alors a toi !
- Non, je passe mon tour.
- Pourquoi ? Demanda Enéa.
- Parce que j’ai plus envie de faire ça ! Va y Emet !
Emet prit la bouteille. Il avait bien comprit pourquoi Yan ne voulait plus jouer, tomber sur Enéa alors que ce dernier venait d’embrasser la personne qu’il aimait avait du lui faire mal. Sentir son odeur sur les lèvres n’un autre …
Emet fit tourner la bouteille, elle tomba une première fois dans le vide, puis une deuxième sur Yan.
- Encore ?! Petit veinard aujourd’hui Yanounet !
- Tais toi, Gaël !
- En plus, Emet, c’est ton premier baiser ! Avec Yan, t’en prend pas un moche !
- On s’est déjà embrassés ! Dit alors Yan.
Tous les yeux se tournèrent vers lui, ceux d’Emet également.
« J’adore ce jeu … »
« Chut ! »
« N’embrasse pas les autres garçons, d’accord ?! »
« Oui, maman »
« Haha, boulet ! »
- Vous vous êtes déjà embrassés ? Quand ?
- Hier, il m’a roulé une pelle de malade, continua Yan.
- Yan … Murmura Emet, mort de honte.
Alors, Yan se leva, vint se placer sur les genoux d’Emet, puis l’embrassa. Leur baiser était comme les premiers qu’ils avaient échangés, doux mais intenses. Tout à coup, la tête d’Emet bascula en arrière, repoussant Yan.
Le châtain le regardait, surprit.
- Excuses moi ... Je … ne sais pas …
- Tu ne veux pas faire ça devant tout le monde ?
- Oui, mentit-il.
« MET ! »
« N’embrasse pas les autres, j’ai dit ! Tu t’en fiches de ce que je peux ressentir ?! Espèce d’abruti ! »
Cette fois, Emet l’avait mit dans une colère folle, ce qui arrivait rarement.
« Je t’aime, tu le sais, pourquoi tu fais ça ? Et puis les pensés que t’as eu ‘’Ah, sa langue est trop bonne dans ma bouche’’ ! Je te hais, ne me parle plus ! »
« Met … »
Des larmes coulèrent alors sur le visage d’Emet. Mais pas ses larmes à lui, celles de Met.
- Emet, tu pleures ? Demanda Yan, inquiet.
- Hein ?
Il passa sa main sur sa joue et constata qu’en effet, il pleurait.
- Oh, je sais pas d’où ça vient … Dit-il, tout en essuyant les gouttes qui coulaient abondamment.
« Met, calme toi … S’il te plait … Excuse moi. »
Il entendit Met sangloter.
« Tu sais bien que tu comptes plus que tout pour moi, tu es ma moitié … »
« Je t’aime, je suis fou de toi, tu sais ! Pourquoi a-t-il fallu que nous ayons qu’un corps, hein ? J’aurais aimé … j’aurais aimé être Yan ! »
« Ne dis pas ça, nous sommes beaucoup plus fusionnels que Yan et moi, même si Yan est un de mes meilleurs amis. »
« Tu le penses ? »
« Oui, bien sur … Je n’imagine pas de vivre sans toi, tu sais. »
« Moi non plus … »
« Bon, repose toi, je reste avec mes amis quelques temps. »
« D’accord »
- Ca va mieux ? Demanda Enéa.
- Oui oui, je ne sais pas ce qu’il s’est passé, tout à coulé comme ça !
- C’est bizarre, quand même.
Après une demie heure, ils avaient finalement arrêté le jeu, laissant Yan malheureux. Il pensait avait blessé son ami en l’embrassant devant tout le monde, mais il était bien loin de la vérité …
CHAPITRE 4
« Comment j’ai pu bander pour un gars ? Moi … Je peux pas être gay, c’est impossible … »
« Pourquoi tu t’entête à renier ? T’avais envie de ce mec, non ? »
« Non, pas du tout … »
« En tout cas t’as bandé juste en l’embrassant ! »
« C’était mon premier baiser, normal que je … »
« Justement, comme tu le sais si c’est le premier ?! »
Emet s’allongea sur son lit, dépité.
« Met, c’est pas possible que je sois gay … »
« Pourquoi ce serait impossible ? »
« Parce que le fait d’imaginer un homme en enculant un autre me dégoûte »
« Y’a qu’un seul moyen de savoir, c’est d’essayer ! »
« Tu veux que je me fasse sodomiser ? T’es fou ou quoi ? »
« Tu pourrais essayer tout seul … enfin, avec moi ! »
« Comme veux tu que je te fasse l’amour, t’as pas de corps ! »
« On peut très bien faire l’amour quand même, il suffit que tu te laisses aller … »
« Je ne veux pas faire ça, Met ! »
Emet se tourna sur le coté, puis attendit la réponse de Met, qui ne vint pas. Apparemment, celui-ci avait décidé de bouder, ce qu’il faisait souvent.
Emet n’osa même pas lui parler, et finit par s’endormir, perdu dans ses pensés.
Le lendemain, Emet ouvrit un œil et regarda son réveil. Il se leva d’un bon en voyant l’heure affichée : 9 heures 10.
« Putain, Met ! Pourquoi tu ne m’as pas réveillé ?! »
Il ne reçu pas de réponse et se souvint que sa moitié avait décidé de faire la gueule.
Emet attrapa ses vêtements au hasard dans sa penderie, puis enfila en vitesse les vêtements et une paire de converses grises. Il sortit de chez lui, après avoir prit sa besace qui traînait encore dans l’entrée. Il courut vers son lycée et vit les portes fermées. Il attendit alors la prochaine ouverture, un quart d’heure plus tard.
Après être entré, il se dirigea directement vers ses amis.
- Emet, t’étais passé ou ? Demanda Enéa.
- Peut-être qu’il se tapait une jolie demoiselle ? Répliqua Gaël.
Emet rougit en repensant au baiser échangé avec Yan la veille, mais répondit, le plus normalement possible :
- Nan, panne de réveil ! –Tout en accentuant le mot « réveil » pour faire comprendre à Met qu’il le visait-
Celui-ci continuait à bouder, ignorant les appels d’Emet qui commençait à s’impatienter.
« Met, arrête de faire la tête … Je te parie que tu sais même plus pourquoi tu boudes … »
« … »
« Met, t’as vu, ce mec là est super mignon … »
« … Pas la peine d’essayer de me faire débouder comme ça … Il est ou ce mec ? »
Emet éclata de rire, ses trois amis le regardèrent.
- T’es sur que ça va ?
- Oui oui !
Cette fois, c’était Met qui riait. Enéa et Gaël partirent en avant, laissant en retrait Yan et Emet.
- Emet, je … m’excuse pour hier, j’aurais pas du …
- Tu n’as rien fait, ne t’en fais pas …
- Ah, j’ai cru que tu m’en voulais.
- Bien sur que non !
Yan sourit, puis déposa un bisou sur la joue d’Emet qui lui demanda :
- Alors, ça avance avec « qui tu sais » ?
- Non, tu le connais …
- Laisse lui du temps, il finira par comprendre !
- J’espère …
- Il est un peu long à la détente, mais quand il s’y met, il y va à fond !
Yan écoutait son ami avec attention, cherchant sans relâche un moyen d’approcher l’homme qu’il aimait. Il avait décidé d’avouer son amour pour lui à Emet car il savait qu’il trouverait en lui un allié de choc. De plus, il n’était pas tellement proche d’Enéa. Pas qu’ils ne s’aimaient pas, au contraire ! Seulement, Yan voyait en lui un copain avec qui déconner, sortir. Et puis, surtout, Enéa et Gaël étaient proche. Trop, au goût de Yan mais il faisait comme il pouvait pour réfréner cette jalousie qui le submergeait quand le brun posait sa main sur l’épaule de Gaël, quand il lui susurrait à l’oreille des choses que Yan ne comprenait pas ou quand ils rentraient à deux le soir après les cours, et à chaque fois, Yan n’était pas invité à partir avec eux. Il s’était dit qu’ils ne lui proposaient pas car ils savaient que cela lui faisait faire un détour, du moins, il se forçait à le croire, ne voulant peut-être pas voir la réalité comme elle l’était.
- Merci, Emet …
- De quoi ?
- De m’aider …
- C’est normal !
Ils partirent alors tous deux à la suite de leurs amis déjà loin devant.
Les cours de la journée se finirent rapidement, les quatre étaient maintenant devant le portail de l’école, à discuter de leurs projets pour le soir, étant donné qu’ils n’avaient pas cours le lendemain.
- On fait quelque chose, ce soir ? Demanda Yan
- Bah, avec Nénéa, on avait prévu de se faire une soirée télé ...
Yan passa sous le surnom, et interrogea Emet du regard, de façon à lui faire comprendre qu’il fallait qu’il propose quelque chose.
- Heu … on peut tous aller chez Yan, ses vieux sont barrés ce mois ci !
- Ok, bon bah, on arrive à 19 heures, ok, mec ?! Dit Gaël, tout en prenant Enéa par le cou, afin de les diriger vers la rue à l’opposé de celle que devait emprunter les deux châtains pour rentrer chez eux.
Yan les regarda s’éloigner avec une tristesse infinie dans les yeux.
- Yan … On y va … ?
- Oui.
Ils marchèrent dix minutes et arrivèrent devant chez Yan, celui-ci demanda :
- Dis, Emet … Tu veux pas venir à 18h30 ? Je ne veux pas me retrouver seul avec les deux …
- Ok, pas de problème !
- A tout a l’heure, alors !
Emet lui fit un signe de la main, puis se retourna et continua son chemin. Yan déverrouilla la serrure et entra dans la maison. Une fois la porte refermée sur lui, il se laissa glisser le long du panneau en bois, prit sa tête dans ses bras et sanglota. Il en avait assez, il s’était confié à Emet, en sous-entendant que cela faisait peu de temps qu’il s’était rendu compte de l’amour qu’il portait au blond, mais en réalité, depuis plusieurs années, il l’aimait. En secret, se contentant de l’admirer de loin, de se comporter en ami, parfois en confident. Puis tout avait changé avec l’arrivée d’Enéa. L’Italien avait accaparé Gaël depuis la minute ou il lui avait parlé pour la première fois et depuis, Gaël ne se confiait plus à Yan, ce dernier avait même l’impression qu’ils n’avaient plus rien en commun. Alors, comme souvent, en rentrant chez lui, il pleurait. Il extériorisait sa colère, son amour, sa tristesse pour ne pas craquer devant l’homme qu’il aimait. Il avait souvent songé à lui avouer l’amour fou qu’il lui portait, mais à chaque fois, au moment de lui dire, il finissait par détourner la conversation. En réalité, il avait peur de le perdre. Il avait peur de voir briller dans ses yeux cette petite lueur d’ironie qu’il avait parfois, lorsqu’il était amusé. Et surtout, il avait peur de le voir s’éloigner de lui encore plus que maintenant.
Après avoir pleuré un bon coup, Yan se releva, puis alla se passer le l’eau sur le visage. Il alla ensuite allumer la télé, histoire d’essayer de se changer les idées.
De son côté, Emet était rentré chez lui. Durant tout le trajet, il avait parlé a Met, n’obtenant aucune réponse.
« Arrête de faire la tête, Met … »
« … »
« Met ! »
« … »
« Bon, d’accord je veux bien qu’on fasse l’amour ! »
« C’est vrai ?! »
« Oui »
« Cool, alors va dans ta chambre et enlève ton … »
« Pas maintenant, on va partir chez Yan, bientôt »
« Bon, alors ce soir ? »
« On verra »
« Mais, Emet … »
« Peut-être, j’ai dit ! »
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